En 1933, les jumeaux créent la société « SOS » Service Ouverture Serrures fonctionnant, comme elle le fait toujours, 24 heures sur 24 chaque jour de l'année.
L'immeuble
En 1937, ils achètent en commun l'immeuble au numéro 14 de la rue Goetz-Monin.
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« La rentrée dans notre maison. C'est le printemps. Elle a deux étages sur rez-de chaussée. Nous demandons à papa et maman « Vous êtes chez vous... quel appartement désirez-vous prendre ? Le père dit : - « Le rez-de-chaussée. » - « Pourquoi ? » - Mais c'est tout simple, les étages sont desservis par un escalier extérieur en bois, étroit et en colimaçon. Je suis le plus vieux et à ma mort le cercueil aura de la difficulté à être descendu, alors qu'il sera facile de le passer par la fenêtre du rez-de-chaussée. » Et il avait bien choisi. Six mois après, les fièvres d'Afrique du Sud lui ont donné raison. La Mamette (son épouse), dix ans après, a dû rester sept ans sur un lit de plâtre, regardant par la fenêtre nos enfants jouant dans la cour pour la distraire. » |
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Extrait d'« UNE VIE DE CHIEN ET DE BONHEUR » de Joseph BEUX
Editions du Tricorne, page 32 (Notre maison), 1996 |
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Dans la rue Goetz-Monin de l'époque, on trouve 4 épiceries, 1 laiterie-épicerie, 1 droguerie (actuellement « chez Pierrot »), 1 boulangerie dans la Tour Blavignac (l'actuelle maison de quartier), 2 menuiseries, 1 cordonnier (et son merle apprivoisé sur l'épaule), 1 bistrot : « La Madelon » (où servait la fille du cordonnier), des masures et quelques immeubles locatifs. C'est un quartier pauvre mais très animé.
La cave
Pendant la guerre, la cave de l'immeuble sert de refuge pour la famille lors des passages d'avions au-dessus de Genève. Dans les années 50, elle est louée à un marchand de vin espagnol, monsieur Vilaclara. La cave, très sombre, est encore faite de pierres apparentes. Dans le jardin, quelques poules. Au-delà du jardin, s'étend un terrain vague servant d'aire de jeux et depuis lequel on voit non seulement l'église Saint-François mais aussi le Salève et le Jura. Le fils de Monsieur Vilaclara reprend l'activité à la cave puis abandonne les lieux.
La clef demeure introuvable et le jardin est à l'abandon.
En 2004, lors du partage qui fait suite au décès, en 2001, du dernier jumeau,
Sylviane Baillif-Beux hérite de la cave.
La clef est retrouvée par la suite et il est alors décidé de faire de ce lieu un espace privé accueillant au centre ville de Genève des amis artistes de différentes professions.
D'importants travaux sont entrepris : création d'une porte-fenêtre donnant sur le jardin, revêtement des murs à la chaux, rampe d'accès, etc.
En novembre 2007, soixante-dix ans après l'emménagement de la famille BEUX, un récital en soirée privée est donné au Monde à Part.
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